Les montagnes enneigées de Kumo se dressaient devant moi, telles des reines qui dominaient ces terres. Le soleil venait à peine de se lever, tout comme les vents qui rendaient ma marche difficile. Emmitouflé dans une longue veste, je tentai de gravir une pente ardue pour m’isoler un peu de la route principale. En effet, dans ces vallées, je n’étais que trop visible aux yeux des chasseurs de déserteurs, ainsi que des shinobis de Kumo. Marchant d’un pas aisé, sautant d’un pic à l’autre, je progressais assez rapidement dans ces montagnes que j’avais déjà visité auparavant. L’air y était toujours si pur dans ces lieux où régnait le silence que les montagnes, par leur hauteur, imposaient à tous ses visiteurs.

Malgré ce calme qui pouvait habité les lieux, je n’étais pas plus serein qu’à l’habitude. En effet, depuis trois jours minimum, j’étais pisté par des poursuivants plutôt coriaces. Malgré trois jours de marche intense, ils tenaient le coup, ce qui commençait à m’ennuyer vraiment. J’avais toujours pris soin de fatiguer mes futurs assaillants, pourtant, ils semblaient tenir le parcours que je leur imposais. Même la marche dans les montagnes… Vraiment, je commençais à me demander si je ne devrais pas me battre directement contre eux.

Continuant d’avancer dans les brumes qui s’installaient dans les hauteurs, je disparaissais complètement. Personne n’aurait su me retrouver. Les brumes étaient telles que même le regard le plus vif n’aurait su m’apercevoir. Peut-être l’odorat d’un Inzuka… ? Mais, il n’y en avait aucun dans les environs. Me déplaçant avec sureté, je passais enfin le pic le plus élevé. Au loin, même si je ne pouvais le voir à cause des nuages bas, se trouvait le village caché de la Foudre, Kumo. Je m’arrêtai là quelques instants, le temps de reprendre mon souffle avant la descente.

Me remettant en marche, je remis le fourreau correctement dans ma main. Sautant de roches en roches, mon pied glissa sur une plus fragile, qui s’arracha, envoyant avec elle, d’autres roches qui ne tenaient pas. Déjà, je m’en mordais la lèvre. Je savais que ce bruit pouvait se répercuter dans toute la vallée de Kumo et si quelqu’un l’entendait, il pourrait facilement me localiser. Ma main se rapprocha aussitôt de la garde, tout en descendant toujours vers le fond de la vallée. Soudain, alors que je quittais les nuages, je découvris au loin, la présence d’un shinobi. J’enrageais déjà… Pourtant, je devais garder mon calme.

Je me mis à courir vers cette personne, rendant ma vitesse presque inaccessible, une ‘technique’ de Tsubachi. J’atteignis la personne quelques secondes plus tard, mon manteau sur moi, je déposai mon regard sur celle-ci : une jeune femme. Je m’étais volontairement arrêté devant elle. Elle ne m’avait encore fait, la pauvre. Elle n’était pas à ma poursuite après tout et elle s’était retrouvée par malheur sur ma route. Regard froid, une main prête à sortir la lame sous le manteau, je lui adressa quelques paroles.

« Qui es-tu, Kunoïchi ? Es-tu ici sur mes traces, ou nos chemins se croisent seulement par le fruit du Destin ? »

Un petit *clic* se fit entendre, signe que ma lame venait de sortir du fourreau. Mon regard était froid, mon manteau long ne bougeait que sur les coups du vent, le soleil, lui, se cachait encore derrière les nuage lourds. Ce matin se révélait déjà plein d'ennuis. Non seulement, cette jeune Kunoïchi était apparue, mais surtout, il allait pleuvoir durant la journée. Maudite journée !

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La jeune femme fronça les sourcils en me répondant. Je compris aussitôt ce qu’elle faisait : elle me surveillait. Un petit sourire de coin se dessina sur mes lèvres. Ainsi, elle avait pu entendre le petit bruit que les lames faisaient quand elles se détachaient de leur fourreau. Et ici, ma lame était sous le couvert de mon manteau… Vraiment, c’était rare d’avoir de telles capacités auditives. Même moi qui avait dû tout faire pour palier à ma déficience oculaire, je n’avais pas développé une telle ouïe. Puis elle me répondit qu’elle n’était pas sur mes traces, mais que notre rencontre était due au hasard. Une chance pour elle ! Même si en cet instant, elle avait plus de chances de mourir que de vivre. Après, je ne laissais jamais un shinobi dans mon sillage. Une exception ? Pourquoi devrais-je le faire ?

Quelques cailloux tombaient des montagnes, telles des espions qui rapportaient chaque acte aux pics. Les nuages grossirent plus rapidement que je l’avais pensé, envoyant ses premières gouttes sur mon front. Je levai quelques secondes mes yeux vers ce ciel sombre, avant de redéposer mon regard sur la jeune femme. Si nous restions tous les deux là, elle attrapait sûrement une maladie tant elle était peu vêtue. Cela m’arracha un autre petit sourire, tandis que la pluie se faisait de plus en plus forte. Détrempé, toutes les gouttes tombaient au sol, tombant de mon nez ou de mon menton. Et je restais là, comme un poteau, un sourire de coin. Soudain, je relevai mon regard vers la jeune femme.

« Suis-moi, une grotte se trouve par là ! »

J’avais fait un petit hochement de tête en me retournant. J’étais déjà aller dans cette grotte il y a deçà quelques années, alors que je passais pour la première fois dans la région de Kumo. Je me détournai de celle-ci, me mettant presque en marche. Je tournai la tête vers la jeune fille. Vraiment, j’étais trop gentil sur ce coup-là. Mais, jusqu’à preuve du contraire, je ne tuais jamais sans une raison valable, c’est-à-dire, ma poursuite. Avec un petit sourire, je lui adressai la parole.

« Tu n’attraperas pas froid, ainsi. Par contre, tu ne m’as toujours pas révélé ton identité, Kunoïchi ? Essayes-tu déjà de me duper ? »

Peut-être avais-je un cœur, mais j’étais un déserteur avant tout. Et j’étais de ceux qui se méfiaient des gens sans cesse. Après tout, un ami pouvait très bien être un ennemi. Et elle était loin de ressembler à une alliée avec son ruban de Kumo. Devais-je pour autant la craindre ? Au fond, je connaissais déjà la réponse, oui ! Personne n’était mon ami. Me tournant, je me mis en marche, ne sachant pas vraiment si elle me suivrait. Je rangea ma lame, sachant que ce n’était pas maintenant que j’en aurais besoin. Soit elle tenta une attaque par derrière, comme savaient si bien le faire les shinobis, soit elle me suivait paisiblement, soit encore, elle faisait demi-tour, mais entre ma grotte et son village, la distance était claire. La grotte n’était pas loin…

D’ici quelques instants, la foudre se mettrait à frapper. C’était une habitude dans ces régions ! La foudre frappait presque à chaque pluie. Un avantage pour certains, un malheur pour d’autres. Dans mon cas, cela tombait plutôt bien. Mes techniques Raiton étaient toujours plus puissantes dans ces moments. La grotte nous protégerait aussi des torrents qui allaient naître d’ici quelques minutes. Au vu des pluies, cela ne saurait tarder et je préférais me trouver dans une grotte que dans les montagnes, à fuir cette masse d’eau. Sautant d’un pic à l’autre, je commis la maladresse de glisser sur l’un d’eux, me fracassant la jambe au sol. Une grimace se fit voir sur mon visage. Tenant encore ma lame, je m’aidais de celle-ci pour me relever et sentir que ma jambe m’avait lâché. Oui, elle s’était cassée ! Grimaçant, je me tournai vers la jeune fille qui semblait me suivre.

Traînant le pied, je souffrais mais il était important que j’arrive à la grotte. Là, je pourrais me soigner en silence. De mon promontoire, j’apercevais celle-ci. Soupirant, j’arrivai à son entré le corps détrempé. Haletant, grimaçant sous la douleur, je me coucha pour prendre ma jambe entre mes deux mains… La douleur était telle qu’une attelle serait obligatoire. Quel mauvaise journée ! Me détruire la jambe alors que j’étais poursuivi était vraiment la moins bonne idée que j’avais eu depuis longtemps. Soupirant, je vis entrer la jeune fille.

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La douleur était telle… Je serrais les dents, j’agrippais ma jambe, je me retenais d’hurler. Mais pourquoi hurler ? Ma douleur, ou ma colère ? Vraiment, en cet instant, je me demandais quelle idiotie m’avait frappé. J’avais été trop sûr de moi dans ces montagnes et je me retrouvais ici, poursuivi et blessé. Tel un loup sans bande, je errais maintenant, à la recherche d’un moyen de survivre. Elle ? Non, aucune chance. C’était un fardeau, quelqu’un en qui j’avais pris pitié… Elle m’avait donné son nom pourtant, et m’avait suivi en silence. Que devais-je comprendre de cette rencontre ?

Quand elle entra, elle découvrit l’état déplorable de ma jambe. Pendant une dizaine de minutes, où le vent hurla, les orages grondaient, les pluies faisaient de notre garde l’abri d’une cascade, elle me soigna. Pourquoi le faisait-elle ? Après tout, on ne se connaissait pas. Tout ce qu’elle avait pu déduire, ce n’était que mon rang, celui de déserteur. Pourquoi ne semblait-elle pas avoir peur ? Troublé, voilà comment je pouvais me décrire en cet instant.

« Voila... C'est terminé... Mais il ne faudra pas forcer sur votre jambe. »

Elle me souriait. Mais pourquoi n’avait-elle pas peur de moi ? Elle soignait son ennemi et lui souriait. Je ne comprenais pas. Et c’était tellement en contraste avec l’extérieur… Dehors, tout grondait, éclatait. Ici, tout semblait amené au calme. Je relâchai mon sabre, le retirant de ma veste, le déposant contre la roche. Ma jambe avait soignée, mais je sentais encore ce coup dur, cette roche qui m’avait explosé l’os d’une seule glissade. Je retirai ma veste trempée, laissant apparaître mon kimono et mes sandales. Là aussi, je dus les retirer, tant la flotte était entrée dedans. Quand enfin, j’eus terminé de me déshabiller, je déposai mon regard sur elle.

« Merci… Yuki Shiroi. »

Elle avait raison, je ne pouvais forcer sur ma jambe, tant le choc fut violent. Heureusement, elle était là et m’avait, en quelques sortes, sauvé la vie. En effet, étant poursuivi par trois hommes et malgré le temps, je devais prévoir une prochaine attaque. Soupirant, je baissai mon regard, laissant le silence s’installer. Un silence seulement rompu par les terrifiants hurlement des orages, le bruit interminable des torrents, le vent qui tentait de s’infiltrer dans notre abri de fortune. J’aimais ce silence… Relevant ma tête, je l’observai plus attentivement, puis je me mis à sourire, un petit sourire de coin, rien d’extraordinaire.

« Je me nomme Matsuba. Matsuba Yokami, Déserteur de Konoha. Merci encore pour ma jambe, je l’ai fichu en l’air tout seul. Tu ne sembles pas me craindre ? Pourquoi ? »

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Elle ne me craignait pas. Comment était-ce possible ? Alors que d’habitude, ma simple vue en répugnait plus d’un qui connaissait simplement mon visage. Elle, non ! Elle connaissait aussi mon nom et pourtant, elle ne semblait pas effrayée par ma présence. Comment cela se pouvait-il ? D’où sortait-elle ? Elle vivait à Kumo, son bandeau me l’indiquait et son âge semblait tourner aux environs de seize ans. Il était donc impossible qu’elle n’aie jamais vu un panneau me concernant. Je ne comprenais pas comment cela était possible…

Mais, malgré tout, je lui devais dans un sens la vie puisque, sans elle, je n’aurais pas pu tenir longtemps avec ma jambe. Que devais-je faire ? Maudite malchance ! Pourquoi cette pluie !? Je détestais ce temps typique à Kumo. Jamais d’orages sans pluie… Et il était impossible d’avancer. Soupirant, je devais bien admettre que je devrais attendre la fin de cette terrible tempête. Et en compagnie de cette jeune fille qui ne me craignait pas une seconde. Comment cela se pouvait-il ? Souriant, je levai mon regard vers celle-ci.

« Je ne sais pas. Tout le monde craint ma lame car elle a déjà tué nombre de ninjas. Peut-être même ai-je déjà tué un de tes amis. Mais après, il n’avait qu’à pas me poursuivre… Oui, je tue tous les shinobis qui tentent de mettre fin à ma vie. Ainsi, j’expie mes fautes ! »

Au dehors, l’orage faisait son effet, l’eau tombait à grosses gouttes, le vent soufflait, déracinant les quelques arbres attachés aux flancs des montagnes. Plus rien n’aurait pu arrêter la colère des Dieux, maintenant. Ainsi donc, j’étais coincé avec cette jeune fille que je ne connaissais même pas. Soupirant, je jetai un regard vers le fond de la grotte. De l’obscurité… Bon, il semblait déjà claire que je serais forcé de rester ici. Me couchant sur le rebord rocheux, je ferma les yeux, bercé par les bruits des gouttes d’eau tombant sur la roche. Quel doux bruit ! Rien ne pouvait me déranger, si ce n’est cette jeune fille qui m’avait sauvé la vie.

« Tu es ninja médecin, n’est-ce pas ? Je dois te dire merci… Je te dois la vie, même si ce n’est que ma jambe que tu as guérie. »

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Excuse-moi du petit post. J'ai fait du mieux que je pouvais, mais tu ne me donnes que peu d'informations sur les mimiques de ton perso'. Travailles peut-être un peu là-dessus.